J’entendais ta voix de mentor me griser l’esprit,
Je goûtais au plaisir inavoué de tes élucubrations,
Je sentais ton attirance pour les âmes volages,
Je touchais tes mains de mercenaire en quête d’aventure,
Mais je ne te voyais pas.
J’entendais tes refrains enivrants caressant mes désirs
Je goûtais à la douceur de ta chair immaculée
Je sentais ton souffle aquilin me déshabiller
Je touchais tes lèvres au rythme de la bise
Mais je ne te voyais pas
J’entendais ton sourire au-delà des enceintes
Je goûtais au supplice de tes rêves enfantins
Je sentais le venin injecté dans mes veines
Je touchais du doigt le bonheur convoité
Mais je ne te voyais pas.
Puis un jour, comme un aveugle découvrant la lumière, j’ai aperçu :
Ton âme en déroute expulsant sa rage dévastatrice,
Ta soif de vengeance attisée par l’absence,
Ta détresse infinie cernée par la pudeur.
Alors, je t’ai quitté lâchement sans me retourner,
Je t’ai abandonné à tes doutes et ton ressentiment,
J’ai renié l’essence même de notre amour fusionnel,
Je t’ai laissé seul affronter le néant,
Comme une mère abandonnant son enfant.